Je tapotai doucement l'épaule de Kazu, puis le secouai. Aucune réaction. Le pauvre, je pense qu'avec tout ça il était tombé dans les pommes. Tant pis, je porterais jusque la-bas. Je remerciai le chauffeur tendis j'ouvrai la portière et passai le bras droit de mon ami autour de mon cou.

-Hé ! Votre ami ? Vous être sure qu'il va bien ? Je peux vous aider ? Me dit le chauffeur qui était descendu de son camion.

-Je...J'avoue que j'en sais rien... répondis-je en baissant les yeux. Non merci, ça va aller.

Cependant, le camionneur restait là et ne nous quittait pas du regard. Toujours en soutenant Kazu, j’entrouvris l’immense grille de l’académie qui grinça aussitôt. Je passai donc le portail quand je vis un rideau s'ouvrir et une femme assez âgée qui tout en nous regardant se précipita tout de suite dehors. Géniale, comme si j'avais besoin de ça. La femme, qui devait être l’infirmière couru dans notre direction.

-Mlle Sudei ! Enfin ! Que faites-vous ici a une heure pareille et...Oh ! Et que lui arrive-t-il, il est livide !

-Euh...

-Laissez ! Je vais tout vous expliquer ! M'interrompit le chauffeur en me faisant un clin d’œil

-Bien ! Vous, allez a l'infirmerie, j’arrive.

Je m’exécutai sur le champ. Une fois arrivée a l'infirmerie, je hissai du mieux que je pus Kazu sur un lit puis m'asseyais a ses cotés. Le pauvre, je suis vraiment la pire des attardée. Je le regardais dormir quand l'infirmière entra.

-Il a l'air d'avoir pris un bon coup de froid. Je vais le garder ici. Vous vous sentez bien ? Vous voulez rester ? De toute façon, a la vue de votre mine jeune fille, demain vous n’irez pas en cour.

-N...Non, je vais aller me reposer dans ma chambre. Merci. Et occupez vous bien de lui. Dis-je en claquant la porte.

Bien sur que j'étais malade a en crever mais l'idée d'être gardée comme ça en observation me déplaisait fortement. Je rentrai dans ma chambre et me jetai sur mon lit avant de m'endormir en toussant. Quand j'ouvris les yeux le lendemain matin, il était dix heures. Je pris quelques minutes pour reprendre mes esprits puis je m’habillais en vitesse pour aller voir comment se portait Kazu. J'attrapai au passage un paquet de cookies. Chaque pas, chaque bruit résonnait force dix dans ma tête ce qui m'avait mis de plutôt mauvaise humeur. J’espérais que lui, il allait bien.

Avant d'entrer, je respirai un coup histoire d'avoir l'air a peu près bien. Je me demandais si elle lui avait fait garder ses fringues trempées ou si elle les lui avait fait enlever. Ok, j'avoue que sur le coup, la perspective de voir Kazuho torse nu en face d'une vieille infirmière m'arracha un rire. C'est que je dois devenir sadique avec le temps. J'ouvris doucement la porte de l'infirmerie et aperçu mon ami réveillé, recroquevillé sur lui même. Je sourit et m’exclamais tout en lui lançant le paquet de biscuits.

-Room service !

Je m'avançais vers Kazu quand l'infirmière se planta devant moi et me dit de sa voix suraiguë.

-Ah miss Sudei ! Comme ça va ? De la température ? Un mal de gorge ? Des vertiges ? Des nausées ?

A vrai dire, j'avais tout ça en même temps mais je ne comptais pas l'alarmer plus que ça. De toute façon, je n'étais pas encore en train de mourir sur le carrelage donc pour moi, j'allais bien. Je me contentais de prendre ma tête entre mes mains et de lui dire :

-Pour tout vous dire, j'ai juste l'impression d'avoir une discothèque dans la tête -ou d'avoir pris une grosse cuite, au choix- donc si vous pouviez éviter de crier, je vous en remercierais. J'aurais juste besoin d'une aspirine.

La vieille femme me fit un sourire approbateur puis s'en alla me chercher ce dont j'avais besoin. Elle revint, me donna le médicament avec de l'eau que j'avalais sur le champ et s'en alla, nous laissant seuls, Kazuho et moi. Je m'approchai doucement de mon ami et m’asseyais sur le rebord de son lit. Il était vraiment pale. Je posai ma main sur son genou en lui souriant.

-Hé !? Ca va ? Encore un fois, je suis vraiment désolée. Je voulais pas...lui avais-je dis en baissant les yeux. Euh...Tu veux pas manger un peu ? Ça te ferais de bien vu la tête que tu tires ! Repris-je en riant et en plongeant ma main dans le paquet du quel je tirais un biscuit que je portai a ma bouche.

Kazu semblait perdu dans le vague, loin, très loin du lieu ou nous nous trouvions. Il restait silencieux et ne me regardait pas. A croire qu'il faisait la gueule. Il y avait de quoi en même temps mais c'était tout de même lui qui avait tenu a m'accompagner a ce que je sache ! Je ne me l'étais pas attaché a la taille pour qu'il ne suive, je ne l'avais forcé a rien. Dans ce long silence, je me renfermis un peu sur moi même, attendant en vain une quelconque réaction de sa part. Enfin, je ne sais par quel déclic il finit par bouger et se mettre dos au mur pour finalement prendre un cookie et le croquer. Cependant, toujours aucune parole ne franchit ses lèvres, il mâchait silencieusement en me regardant cette fois-ci. Je vis pourtant dans ses yeux qu'il y avait quelque chose qui lui fit plaisir, je ne sais trop quoi a vrai dire. Peut-être les cookies ?

-Merci d’être venue...Faut pas t'en vouloir, je savais même pas que j'étais aussi mal...Mais ça va mieux. Me dit-il avait une voix terriblement éraillée qui semblait le gêner.

Moi, je l'aimais bien se voix toute cassée, enfin, elle ne gênait pas quoi. Je lui souris et m'apprêtai a lui répondre quand Kazuho repris la parole de plus belle après avoir soigneusement inspecté les alentours. Il avait baissé d'un ton.

-Le chauffeur a menti... N'est-ce pas? Cela veut dire qu'on n'a pas vraiment "fugué"? Et qu'ils le savent pas?

Je me concentrais au maximum sur ce qu'il me disait pour ne pas l'obliger a répéter car sa gorge semblait le faire souffrir. Enfin quand il eut fini je lui adressai un sourire et lui répondis.

-Oui, c'est ça, il a menti. Et ils ne le savent pas non plus donc je pense qu'on s'en tire plutôt bien ! En ce qui concerne la « fugue » disons plutôt qu'on a fait une petite balade, et de toute façon le principale c'est qu'on soit revenus en un seul morceau hein ! Lui dis-je en lui faisait un clin d’œil. Bon, ok, on a bien du ramener tous les microbes de la ville avec nous mais voyons le bon coté des choses : on a pas cours !

Après ça, je m'arrêtais de parler et laissai un silence moins pesant cette fois-ci que le premier s'installer entre nous. Kazu me toucha le bout des doigts, je ne sais pas vraiment pourquoi mais il ne dit rien. Si ça pouvait le réconforter un peu après tout. Puis, se détachant du silence, je l'entendis murmurer mon surnom, moi, je baissai silencieusement les yeux. Ça me rappelait tellement de trucs. Enfin bref, je relevai la tête mine de rien et j’aperçus son visage souriant en ma direction. Je lui rendis son sourire et je me mis en tailleur sur le lit afin de me trouver face a lui.

-Dis ? Kazu...Pourquoi t'es là ? Je veux dire, ici, dans l’académie ? C'est toi qui a voulu venir ? Et...Oh ! Un détail important venait de me sauter a la figure. Et ta chienne ?! Ça fait des heures et des heures quelle est toute seule...euh, elle est où d'ailleurs ? J'espère qu'elle aura pas fais de conneries...

- Je suis venu ici de mon plein gré mais aussi parce-que c'était pas possible autrement. Chez moi, j'avais aucun lycée et il fallait que j'aille à une académie. Me répondit d'abord Kazuho, puis, je remarquais son visage s'assombrir pour qu'il ajoute enfin : Ils ne voulaient pas de moi et c'est pour ça que je suis allé ici, pour ne pas être distingué par ma différence...

Quelle différence ? J'avoue que sur le coup, j'avais du mal à capter de quoi il me parlait. Mis à part ses yeux, je ne voyais rien de bien différent chez lui et je trouvais d’ailleurs ses pupilles bicolores très belles. Un peu de différence dans ce monde terne où pour être accepté il faut se mêler au troupeau, ça ne pouvait pas faire bien de mal. Du moins, c'était mon point du vue. J'aimais les gens différents.

- J'y suis allé aussi à cause de Gashi...Je ne pense pas qu'il s'est passé quelque chose. Elle a l'habitude de ne pas me voir de la journée, à cause des cours. Et je suis sûre qu'elle dort sur mon lit en ce moment! Reprit-il rapidement.

Décidément, y en a qui ont de la chance ! Qu'est-ce que je ne donnerais pas pour passer ma journée vautrée sur un lit a ne rien faire. Kazuho repris un cookie et le mangea. Puis encore un fois, silence. La terrible équation qui ponctuait notre relation se répétait une fois de plus, un silence, des mots, un silence. C'était assez drôle au fond.

-Tu sais ce qui me ferait plaisir? De jouer de la guitare avec toi... Le problème c'est que la mienne est dans ma chambre... Tu voudrais jouer avec moi et aller la chercher...

C'était ce qu'il avait dit en reprenant la parole et en me tendant les clés de sa chambre. Je mis un peu de temps pour réagir mais je finis pas hocher la tête en souriant en signe d'approbation puis je lui pris ses clés des mains et m'avançai dans les couloirs pour aller chercher nos instruments. Avant de partir, je me retournai vers lui et lui lançai :

-Et Kazu, n'écoute pas les autres. Ce n'est pas toi qui est différent, c'est eux qui sont trop communs.

Je passai tout d'abord par ma chambre, puis je poussai la porte de la sienne. Comme j'y m'y attendais, sa chienne vint me tourner autour toute joyeuse d'avoir de la compagnie. Bon, alors, sa guitare ? Elle est où ? Je balayais du regard la chambre de Kazu et finis par tomber sur sa gratte. Je le pris et commençais a partir quand sa chienne...Euh, Gashi, je crois, essaya se partir avec moi. Oui, j'avais bien pensé l'emmener avec moi mais après mure réflexion, je m'étais dis que la réaction de l'infirmière ne serait peut être pas positive en voyant un chien dans l'infirmerie...Bon, ok, j'avais imaginé un peu la chose comme ça : « oooh mon dieuuu un chien plein du pucees et de bactérieees ici ! » et je ne tenais pas a me faire plus remarquer que ça, déjà qu'on aura l'air de deux hippies a jouer sur un lit, c'était bien bon.

Je poussai la porte de l'infirmerie et tendais sa guitare a Kazu tout en lui souriant, je crois que jouer de la gratte lui faisait réellement plaisir. Je me réinstallai en face de lui et pris la parole.

-Bon ! J'ai vu ta chienne au fait ! Elle va bien, et jusqu'à preuve du contraire elle n'a pas fait de bêtises...enfin, j'avoue que j'ai pas fais le tour de ta chambre mais voilà... Tu voudrais jouer quelque chose de spécial ?

-Pourquoi pas improviser ? Me dit Kazu.

Ça m'allait parfaitement. Sans m'attendre, il commença a jouer. J'aimais bien ce qu'il improvisait, bon, j'avoue que j'étais plus habituée au son de la guitare électrique mais ce qu'il jouait me plaisait beaucoup. En arrivant ici, j'avais eus un choix a faire, c'était soit ma guitare électrique soit ma guitare sèche. J'avais choisi la sèche car tout d'abord, je pensait que la place de l’électrique était de rester dans le hangar ou nous répétions nos morceaux, c'était là sa place et nulle part ailleurs. C'était la mienne aussi. La sèche, j'avais appris a jouer avec. Il m'avait apprit. Enfin bref, je ne vais pas commencer a écrire un roman sur ma vie. Prioritairement parce qu'il n'y aurait rien a raconter je dirais. J'écoutais Kazu jouer un air doux tandis que moi, je me perdais dans mes pensées. Je jetai un coup d’œil furtif vers l’extérieur, il faisait plutôt beau, a croire que le ciel s'était retenu de pleuvoir en attendant qu'on sorte pour enfin nous tremper. C'était rageant d'être malade dans ces conditions.

Je me décidai enfin a ouvrir la housse qui protégeait ma guitare. Cette housse, vous savez, c'est un peu comme un vieux cartable d'enfant, si, vous voyez, un peu comme un cartable qu'on a oublié de vider et qui contient plein de poches et qu'un beau jour, comme ça, sans savoir ce qui nous prend on veut tout rouvrir, redécouvrir ce qu'il y a dedans, comme pour se rassurer et se dire qu'avant on était telle ou telle personne, qu'on emportait telle ou telle chose avec nous. Ben c'était un peu ça. C'était mon sac a moi, ma réserve de souvenirs. Des poches, il y en a tellement et ce que je trouvais plutôt drôle, c'est que sur le moment, on a pas vraiment l'impression qu'on les remplis mais une fois rouvertes, on se rend compte qu'en fait, dans chacune d'elles, on y a rangé quelque chose. Une photo. Un mot. Des papiers de bonbons. Bref, toute sorte de choses aux quelles on fait pas gaffe sur le coup.

Je restai là devant ma guitare avec un petit sourire aux lèvres. En y réfléchissant j'avais peut-être l'air d'une folle a sourire dans le vague en regardant ma gratte. Enfin bref, le ridicule n'a jamais tué personne a ce que je sache. Je levai les yeux vers Kazu ça j'avais senti que ce dernier se demandais ce que je fabriquais. Il jouait toujours et toujours aussi bien. Je lui souri.

-Désolée...je...j'étais ailleurs. J'aime bien ce que tu improvises ! Tu joues bien !

J'attrapai ma guitare et essayai de me caler sur ses accords histoire que ça aille bien ensemble. Mon style était plus rock je dirais mais jouer calmement, j'avoue que j'aimais assez. J'avais décidé de taper la discute avec lui. Ce garçon m'apaisait a sa façon.

-Et sinon ? Tu as des frères ou des sœurs ici ?...et au fait ? Tu vas mieux j'espère !

Je détournai légèrement le regard et j’aperçus l'infirmière dans l'entrebâillure de la porte qui souriait. Mouais, mes doutes se confirmaient, on devait vraiment avoir l'air de deux hippies mais au fond, je m'en fichait totalement, j'étais bien là avec lui, avec ma guitare, avec notre musique.

Kazuho me répondit qu'il avait un frère et une sœur mais qu'ils n'étaient pas présents dans l’académie. Ah, alors il faisait partit d'une famille nombreuse. Moi, j'avais toujours été fille unique. On peut voir ça comme un avantage, ou comme un inconvénient, au choix, mais je tairais mon avis personnel a ce sujet. J'entendis Kazu arrêter de jouer et poser sa guitare, je continuai a jouer l'air de rien, la tête baissée mais au fond je crois que je savais ce qu'il allait demander. Oui, après tout une conversation ça doit aller dans les deux sens.

- Et toi Evy, pourquoi es-tu venue à Renmei? Je ne pense pas que c'est pour les études, vu ce que j'ai vu...

Bon, voila, au moins j'étais fixée, il avait bien fini par la poser cette question. J'arrêtai de jouer et posai ma gratte a coté de moi. Je restai un petit moment silencieuse, la tête baissée puis je me raclai la gorge et relevai les yeux vers mon ami. Essayons de prendre ça avec humour. Mieux vaut en rire que d'en pleurer.

-Ah ah, c'est sur que je suis pas venue ici pour les études, enfin, si, un peu, enfin je veux dire que mes parents ont bien dus se dire que m'envoyer ici ferait de moi une super élève avec des notes de fou et tout ça...mais en fait ils m'ont surtout envoyés ici parce que je crois que j'ai fais trop de conneries. C'est ma faute, j'aurais pas du faire...tout ça. Ils en ont eu marre. Enfin, pour résumer, si tu veux c'est un peu une punition.

Voilà, je crois que j'avais plus ou moins bien résumé la situation. Ils m'avaient juste puni d'avoir voulu vivre avant de vieillir. Comme a chaque fois que j'y repensais, je sentis les larmes me monter aux yeux mais je me repris vite. Cela peut sembler aburde de se rendre aussi malade pour ça, mais pour moi, "ça" c'était tout, et ça me manquait. Je regardais Kazu qui avait des mèches de cheveux qui lui tombaient devant les yeux. Hé hé ! Il était mignon comme ça avec ses cheveux en bataille et sa guitare devant lui. Je souri. Je pense qu'il était toujours malade mais qu'il allait un peu mieux. Du moins, je l’espérais. Il avait l'air pensif aussi. Je m'approchai de lui et relevai ses mèches de ses yeux histoire de pouvoir bien le voir et qu'il me voit bien. Je retombai un fois de plus sur ses yeux bicolores que j'aimais particulièrement, non, c'est vrai je trouvais la couleur de ses yeux tout simplement mortelle. J'aimais bien ce garçon.

-Ça va ? Lui demandais-je.

A cet instant, l'infirmière entra dans la pièce avec un thermomètre frontal qu'elle mit sur le front de Kazu. Elle attendit quelques secondes puis le retira. Quant a moi, elle se contenta de me faire lever la tête vers elle histoire de voir si je n'étais pas trop pale. Et bien ! La douceur et la gentillesse, c'est pas ce qui la caractérise, elle ! Elle remit ses lunettes sur son nez et déclara :

-Bien ! Vous me semblez aller un peu mieux, je ne pense pas que vous risquiez grand chose. Si vous le souhaitez, vous pouvez partir.

Elle s'en alla puis je me tournai vers Kazu en souriant. On ferait comme il le sentait.

Kazu sauta de son lit et rassembla les quelques affaires qui étaient éparpillées sur la petite table de chevet qui se trouvait a coté de son lit, il pris ensuite sa guitare et s'avança vers la sortie.

- Alors on y va? Me lança-t-il tandis qu'il se retournai vers moi.

Je lui souri en hochant la tête. Aah, enfin un peu d'air ! Elle était bien simpa cette infirmerie, mais j'avais besoin de sortir un peu de cette pièce d'un blanc immaculé. En plus aujourd'hui, disons qu'avec Kazu on avait quartier libre. Dispensés de cours, c'est pas le top ça ? Je m'empressai de ranger ma gratte dans son étui. Je souri une dernière fois en regardant cette housse. Ouais, je les rouvrirais ces poches, c'est promis, mais pas maintenant, pas tout de suite. Je jetai ma gratte dans mon dos et rejoignais mon ami en quelques foulées. Je marchais maintenant a ses cotés dans les couloirs déserts. Normal, les cours venaient de reprendre après la pause déjeuné. Il était a peu près deux heures de l'après midi. Je me demandais ce que nous allions faire du reste de notre journée, je songeais aussi au fait qu'il serait peut-être temps qu'on se sépare un peu. Dommage...j'aimais vraiment passer du temps avec lui, ça me permettait de me changer les idées, d'éviter de ruminer toute seule mes mauvaises pensées. On était cependant pas mariés non plus et peut être voudrait-il un peu de tranquillité, d'autant plus qu'il était malade.

Moi ? Ce que je contais faire ? Oh, a vrai dire je n'en savais trop rien, je resterais sans doute dans ma chambre a dormir, a jouer un peu de musique, des trucs dans le genre quoi ! Oui a bien y réfléchir, je ressentais un réel besoin de sommeil. Il fallait que j'en profite après tout puisque je n'avais pas encore de colocataire féminine. Si seulement les dortoirs avaient pus être mixtes, j'avoue que cela m'aurait vraiment arrangé. Sans doute aurais-je demandé a Kazu de partager ma chambre. Je relevai d’ailleurs les yeux vers lui et observai qu'il avait soudain un air plus sombre, un peu plus triste sans doute. Je me demandais pourquoi mais je n'en dis rien, poser des tonnes de questions n'était pas vraiment dans mes habitudes...On marchait donc en silence se demandant chacun sans doute ce que nous allions faire de la demi-journée restante. Bon, il fallait bien qu'il y en ait un de nous deux qui se décide a lâcher l'autre. Je m'arrêtai donc et attrapai la manche de Kazuho afin qu'il fasse de même.

-Kazu, je vais y aller...Surtout essaie de bien te rétablir, et passe un bonne journée ! Et merci de m'avoir supporté autant de temps ! Ajoutai-je en riant.

Après ça je le regardai un dernière fois dans les yeux et lui déposai un baiser sur la joue. Je lui souri et partis du coté opposé. Vers ma chambre. J’espérais qu'on puisse se revoir bientôt car dans tout ça je me sentais un peu perdu et il ressemblait de loin a la seule bouée a la quelle je puisse me raccrocher et trouver un peu de réconfort.